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Caissier Concierge

by Julien Gagné et Basta

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1.
J’ai été caissier, concierge J’ai été caissier, concierge J’ai été caissier, concierge En tant que concierge Je rêvais le jour D’être avalé par le poisson Dans mon sceau d’eau Réfugié de la violence De la confrontation du vide Préoccupé par ma survie Et paresseux d’envergure D’y rester enfermé Des jours et des nuits En me nourrissant Des déchets humains Jusqu’à les voir Comme une petite attention Un cadeau, une offrande Un sacrifice à mes efforts Quand j’étais caissier Je m’imaginais Lapidé par la monnaie Qu’on me lançait Et toutes les saletés Invisibles à l’œil nu Qui grandissaient pour Posséder ma peau La terre des ongles Le sang des draps Le gras des frites Le cendrier Le sperme du chroniqueur Qui achetait son magazine L’ADN à conviction Le coupable au large À mon enterrement On me couronnera D’une voix solennelle Priez, enfants! Pleurez devant Le plus grand caissier concierge Aussi brillant Que tous les planchers Qu’il a essuyés Et que le Conseil des Arts Et tous les refus Qu’il lui a fait essuyer Rassemblons-nous Une dernière fois Pour le plus illustre inconnu Pour le plus grand Caissier concierge Le plus grand caissier concierge
2.
C’est une nuit comme les autres Qui s’étendent longtemps C’est ma faute, c’est pas faux Bon… Le désordre au milieu D’une dernière cigarette Le souvenir de la fête Mais y avait pas de fête Dehors il pleut des cordes Pour monter jusqu’au ciel Quand on trouve la vie belle Certains se pendent avec Toutes mes raisons se moquent de moi J’ai mille maisons, je n’ai qu’un toit J’ai peur de m’endormir Agacé ou furieux Le lit grince comme mes dents Repos épuisant L’appartement a cent ans On a fêté ensemble Avec quelques fantômes Le nouvel an Quitte à perdre du temps J’imagine le nombre De morts sordides dedans Combien d’revenants, combien d’revenants? J’étais comme ça, enfant J’ai jamais dormi en paix J’imaginais un grand aigle Qui volait ma lune Et moi j’étais trop faible Pour me pendre à ses plumes Prendre place, prendre corps J’essaie encore Cette nuit j’écris une lettre Mentalement À Vous voleuse de rêves Bon… Le doigt sur ma détente Vous êtes cruelle Je vous tue quand j’invente C’est un crime inutile Et la raison se moque de moi J’ai mille maisons, je n’ai que toi La radio me conseille Elle me dit de partir Aux pays sans sommeil Mais j’sais pas, j’veux pas mourir Quelqu’un allume un cierge Incendie la forêt vierge Des enfances de quinze minutes Qui finissent comme elles débutent J’étais comme ça, enfant J’ai jamais dormi en paix J’imaginais un grand aigle Qui volait ma lune Et moi j’étais trop faible Pour me pendre à ses plumes J’étais comme ça, enfant J’ai jamais dormi en paix J’implorais le grand aigle De percer mon œil ouvert Enfin devenir aveugle Arrêter d’être en colère Prendre place, prendre corps J’essaie encore
3.
La rivière me dira Si tu veux encore de moi Elle se souvient de toi Même si t’es jamais allée J’ai tracé notre histoire Au creux de son courant D’un courant trop fort Pour se séparer La lune est la même Chez toi comme chez moi Elle sait si tu m’aimes Et si tu m’as pleuré À travers les lacs, les montagnes, les vallées Elle sait mieux que moi Si je dois te quitter La forêt est reine Elle nous survivra Quand les flammes parviennent À atteindre son coeur Elle revient toujours Avec des nouvelles fleurs Elle est plus forte que nous Si l’on veut se quitter La tempête s’amène Je sais même pas Si je veux qu’elle m’atteigne Si je rentre chez moi Ou si je reste ici, Assis sur ce rocher Indécis entre mon amour Et ta liberté Si j’finis noyé La tempête s’amène Je veux qu’elle m’atteigne La tempête s’amène Je veux qu’elle m’atteigne Et si j’en reviens Je veux qu’elle reprenne La tempête s’amène Quand un gars quelque part Ramassé par hasard Te prend dans ses bras Calme ton cauchemar Et t’éloigne de moi La tempête s’amène La rivière m’appelle Dans son reflet cruel Les montagnes complices La lune paie cash Et la forêt me cache La tempête s’amène Ben qu’a fasse sa job Qu’a fuck le globe Pour inverser les pôles Jusqu’à c’que tu reviennes Pleurer sur mon épaule La tempête s’amène Chez toi comme chez moi La tempête s’amène Chez toi comme chez moi
4.
C’est une rupture qui a semé le premier doute Fissuré l’écorce Avant ça, j’étais cocky Je suivais l’autorité de ma queue Je respectais ni l’art, ni la lutte, ni les femmes J’étais convaincu d’être un poète, un prodige Avec mes chansons de bons sentiments Ça marchait pas, évidemment Mais j’étais mon meilleur public Moi le bum bourgeois, Le bum de bonne famille Pas celui qu’on admire parce qu’il se bat Celui qui part la bataille pis qui s’enfuit Par une rupture, donc Qui m’a fait boire des étés complets À regarder mon ventre grossir Et les filles que je méprisais Qui me méprisaient à leur tour J’ai appris le respect Par la vitre de mon travail À regarder la rue défiler Pleine à craquer La rue qui me faisait peur À moi et mes bons sentiments Du travail, des fardeaux, j’en ai chié par la suite J’ai accepté de compter du cash dans une banque Parce que ça faisait deux mois que ma carte était pleine J’ai compté 10 millions, cash, j’en ai fait deux mille En deux mois, de nuit, à temps plein Avec des collègues qui voulaient grimper les échelons Pour qui un syndicat c’est du communisme Ça fait peur de s’associer, ça brise le cadre Moi j’avais p’us peur mais j’avais pas le courage J’ai été caissier, concierge, j’ai travaillé dans une dompe Où on entend les jobbers dans leur royaume Siffler entre leurs deux dents tout ce qui porte un cul Ça a forgé mon caractère, ça m’a fait comprendre À quel point les hommes entrent dans le monde Avec leurs souliers sales Pour dire « C’est à moi! » Et pour tout gâcher À ce moment-là j’écrivais pas beaucoup J’étais trop occupé à penser à écrire À attendre qu’on m’appelle pour puncher Des fois deux semaines sans téléphone La conciergerie, c’est contingenté Pis j’en ai eu assez de servir Pour que les autres se servent De la sueur sur mon front De ma capacité à accomplir un ordre J’ai préféré m’enfermer dans le code du travail Pour avoir une fonction Parce que j’haïssais les patrons Pis que le vide m’effrayait Pis quand j’étais cocky Je quittais le vide pour un autre vide Mais torcher les chiottes à la place Ville-Marie Ça remet les choses en perspective Maintenant je sais plus trop Si j’ai le courage, le talent J’ai laissé les bons sentiments Dans une chiotte au troisième Et je n’attends plus rien
5.
Le concret 04:04
Tu auras pour messagers Tous les pigeons des poubelles Comme des missiles de missives Saturées de ratures À tes pieds, tous les chiens Chiens sauvages, chiens battus Pour lécher tes blessures Éloigner la solitude Des remparts invisibles Contre le concret Tu inventeras une montagne Une île ou un archipel Avec des hommes-crocodiles Équipés contre le spleen Un pays des merveilles Avec des montagnes russes Qui montent juste assez haut Pour enculer le soleil Des remparts invisibles Contre le concret Ressusciter Allende Une vraie révolution Qui n'est pas scrappée Par les États-Unis Comme du vin de deux-mille ans Le sang des possédants Versé à la coupe Des pays libérés Des remparts invisibles Contre le concret Tu protègeras ton royaume Le plus longtemps possible Des regards imperméables À la beauté du monde De tous les one-man-show Des preachers quotidiens Des carrières de rien Le confort, le cachot
6.
Un abri 03:49
Je porte en moi un abri Un petit abri Une fleur d'insomnie Un abri où on ne meurt jamais Où pleure le vent mauvais De ne pas être un pays Je porte en moi un abri Où la nostalgie engendre L’amour de chaque seconde Un abri d’immenses vagues et montagnes Qui ne font que monter Sans creux ni vallée Je porte en moi un abri Où je me cache la nuit Je ferme les yeux et j'écris Je le sens dans mon ventre qui grandit Qui me cherche et me suit Comme on suit un ami Je porte en moi un abri Où on peut être anormal Sans dormir à l’hôpital Un abri si impossible qu'il m'effraie Et certains soirs je voudrais L’engloutir dans l’ennui Quand je me lève trop tôt Conditionné par le cri du réveil Pour vomir mon déjeuner Je porte en moi un abri J’encaisse les coups Quand je traîne mes souliers troués Sur les flaques d’eau qui s’y faufilent Dans le labyrinthe des klaxons Je porte en moi un abri J’encaisse les coups Quand j’imprime mon temps sur une carte Comme le fer à blanc sur la peau d’un animal L’épaule à la roue du productivisme Je porte en moi un abri J’encaisse les coups Quand tu pars parce que je t’ennuie Avec mon échine courbée de faux insoumis Mes aboiements peureux et ma morsure trop douce Je porte en moi un abri J’encaisse les coups
7.
À mon enterrement On me couronnera D’une voix solennelle Priez, enfants Pleurez devant Le plus grand caissier concierge Tu verras, fiston Que ton papa Était un homme exceptionnel Presque aussi grand que toi Le plus grand caissier concierge Et qu’il aimait ta maman Et qu’il la trouvait belle Et qu’il méritait pas les poubelles Le plus grand caissier concierge

credits

released September 16, 2016

Mathieu Lavoie - Batterie, choeurs
Alexis Duval - Piano, clavier, choeurs
Julien Thibault - Violoncelle
Louis-Philippe Dupuy - Guitare
Jean-Pascal Carbonneau - Basse
Julien Gagné - Voix
Sara Robinson - Choeurs dans « Un abri »

Paroles - Julien Gagné
Musique - Jean-Pascal Carbonneau
Réalisation - Julien Gagné et Basta

Enregistré au Oscar Peterson Concert Hall
Captation et mixage - Didier Bergeron
Mastering - JP Villemure
Art visuel et graphisme - Olivier Gingras

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Julien Gagné et Basta Montréal, Québec

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