C’est une rupture qui a semé le premier doute
Fissuré l’écorce
Avant ça, j’étais cocky
Je suivais l’autorité de ma queue
Je respectais ni l’art, ni la lutte, ni les femmes
J’étais convaincu d’être un poète, un prodige
Avec mes chansons de bons sentiments
Ça marchait pas, évidemment
Mais j’étais mon meilleur public
Moi le bum bourgeois,
Le bum de bonne famille
Pas celui qu’on admire parce qu’il se bat
Celui qui part la bataille pis qui s’enfuit
Par une rupture, donc
Qui m’a fait boire des étés complets
À regarder mon ventre grossir
Et les filles que je méprisais
Qui me méprisaient à leur tour
J’ai appris le respect
Par la vitre de mon travail
À regarder la rue défiler
Pleine à craquer
La rue qui me faisait peur
À moi et mes bons sentiments
Du travail, des fardeaux, j’en ai chié par la suite
J’ai accepté de compter du cash dans une banque
Parce que ça faisait deux mois que ma carte était pleine
J’ai compté 10 millions, cash, j’en ai fait deux mille
En deux mois, de nuit, à temps plein
Avec des collègues qui voulaient grimper les échelons
Pour qui un syndicat c’est du communisme
Ça fait peur de s’associer, ça brise le cadre
Moi j’avais p’us peur mais j’avais pas le courage
J’ai été caissier, concierge, j’ai travaillé dans une dompe
Où on entend les jobbers dans leur royaume
Siffler entre leurs deux dents tout ce qui porte un cul
Ça a forgé mon caractère, ça m’a fait comprendre
À quel point les hommes entrent dans le monde
Avec leurs souliers sales
Pour dire « C’est à moi! »
Et pour tout gâcher
À ce moment-là j’écrivais pas beaucoup
J’étais trop occupé à penser à écrire
À attendre qu’on m’appelle pour puncher
Des fois deux semaines sans téléphone
La conciergerie, c’est contingenté
Pis j’en ai eu assez de servir
Pour que les autres se servent
De la sueur sur mon front
De ma capacité à accomplir un ordre
J’ai préféré m’enfermer dans le code du travail
Pour avoir une fonction
Parce que j’haïssais les patrons
Pis que le vide m’effrayait
Pis quand j’étais cocky
Je quittais le vide pour un autre vide
Mais torcher les chiottes à la place Ville-Marie
Ça remet les choses en perspective
Maintenant je sais plus trop
Si j’ai le courage, le talent
J’ai laissé les bons sentiments
Dans une chiotte au troisième
Et je n’attends plus rien
credits
from Caissier Concierge,
released September 16, 2016
Paroles - Julien Gagné
Musique - Jean-Pascal Carbonneau
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